paris ! paris !
Partis en fin de matinée à pied, ce jeudi 26 avril 2012, valises à roulettes en fond sonore, nous avons d'abord pris le bus pour rejoindre la gare. Dès que notre convoi s'est annoncé nous avons quasiment parcouru le quai jusqu'au bout pour rejoindre notre wagon. Nous sommes installés face à face dans un petit carré vite encombré de sandwiches et bouquins. Lucien recopie un devoir de maths puis joue aux cartes avec Karine. Nine se plonge difficilement dans le roman qu'elle doit lire pour le collège "sa majesté des mouches", je me plonge dans mon roman.
J'avoue n'avoir pas beaucoup regardé par la fenêtre, mais j'ai quand même pu constater qu'avec les fortes pluies qui s'abattent sur le pays depuis un mois, les prés ressemblent à des rizières...
A la gare montparnasse, nous remontons à nouveau le quai sur des mètres et des mètres.... Le monde qui nous happe dans le hall a du donner le vertige à Lucien qui apprécie moyennement les bains de foule. Une goulée d'air frais pour contempler ce que l'on voit de la Tour Montparnasse puis direction le ventre de Paris, son métro et ses kilomètres de tapis roulants.
A Goncourt, des trombes d'eau nous tombent dessus. Un parapluie pour quatre, c'est un peu court... Mais l'appartement est à deux rues de là. Je prends quand même le temps de photographier un drôle de petit véhicule que j'aurais pu croiser en Inde (décidément après les rizières...)
Nous prenons possession des lieux, rencontrons la propriétaire pour les détails d'usage. L'appart est très sympa, 4e avec ascenceur et les fenêtres s'ouvrent sur les toits de la ville, au dessus de la cour.
Café, thé, biscuits et nous partons à l'assaut de la ville. Nous longeons le Canal Saint Martin et localisons enfin (mes derniers séjours à Paris ne m'ayant pas permis de dénicher l'endroit alors que je logeais tout près) le Comptoir Général quai de Gemmapes. Nous entrons jeter un coup d'oeil, je suis bien trop curieuse, mais ne nous attardons pas, les enfants ont plus envie de découvrir la ville.
Un tour quand même à la librairie Artazzart ou Lucien flashe sur les sacs Frei*tag. Nine shoote tous les graffitis jusqu'à ce qu'elle aperçoive un panneau indiquant qu'il est interdit de faire des photos... Nous faisons la fermeture de la boutique. Vite il faut faire quelques courses pour le petit déjeuner et le pique-nique du lendemain. Nous achetons aussi 3 parapluies.
C'est notre premier soir à Paname alors nous dînons aux Ferdinandizes, un chouette petit resto mitoyen de l'immeuble que nous habiterons pendant les 3 jours qui viennent, rue de la Fontaine au Roy.
La nuit, l'appartement est très calme, on n'entend rien de la ville.
Vendredi, je réveille tout le monde à 8h15. Petit-déj, douches, préparation des sandwiches et top départ à 9h30. Nous étrennons nos parapluies tous neufs !
Direction la cinémathèque pour l'exposition Tim Burton. Les coupe-fils seront les bienvenus, il pleut toujours... Beaucoup de monde à l'intérieur, nous déambulons ensemble puis séparement pour admirer les dessins, aquarelles, graffitis de l'artiste, objets délirants et astucieux, maquettes, vidéos de ses premiers court-métrages. Je reste bouche-bée devant le costume d'Edward aux mains d'argent...
Je pense qu'une rétrospective Burton va nous occuper à notre rétour, les enfants n'ayant pas vu Sweeney Tood ni Sleepy Hollow, trop jeunes à l'époque de leur sortie en salle.
La Tour Eiffel nous attend. Le temps est toujours maussade mais la pluie a cessé. Nous allons pouvoir pique-niquer au pied de la belle.
Difficile de réussir de jolis jumps ! Celui de Nine au sortir du banc est le plus chouette mais l'envolée d'un improbable superman n'est pas mal non plus.
Nous avons nos tickets pour grimper les 2 étages, here we go !
Quelques rayons de soleil pointent leurs faibles rayons. Lucien glisse une pièce dans la lunette, Nine shoote les monuments historiques et demande à Karine de la photographier dos à la Capitale.
C'est la première fois que je découvre Paris depuis la Tour et je ne boude pas mon plaisir. Le Sacré Coeur, dans un halo, a des faux airs de Taj Mahal (décidément je fais une fixette sur l'Inde, Bollywood sort de ce corps !)
Au pied du monument, Nine photographie encore. Pendant une courte pause, je shoote une touriste qui a du faire un détour par Disneyland, puis la geek attitude de Karine et Lucien (en fait il pose avec sa calculatrice de poche qu'il trimballe depuis le train où il recopiait ses maths...)
J'ai demandé à Karine de me préciser l'adresse de La*du*rée puisque nous nous acheminons vers les Champs Elysées.
Sur l'Avenue Montaigne, nous croisons quelques people, Marc-Olivier Faugiel, Roland Dumas, Thierry Ardisson. Le temps de retrouver le prénom de Monsieur Dumas et nous avons dépassé depuis un petit moment le restaurant où il était attablé en terrasse. Mémoire défaillante...
Chez Ladurée, sous la tente acidulée, nous faisons un peu la queue, le temps d'en prendre plein les mirettes. Je choisis fleur d'oranger, Lucien choisira chocolat, Nine pistache et Karine caramel beurre salé.
Nous atteignons l'Arc de Triomphe, entre temps j'ai shooté un charmant monsieur portant le bermuda de façon fort élégante.
J'aime bien aussi ce papi au kiosque à journaux
Nous suivons la foule de touristes sous la place de l'Etoile, ressortons sous le monument gigantesque. Les voitures qui circulent tout autour donnent le tournis.
Puis le métro nous dépose non loin du Palais Royal. Je griffonne ces lignes assise dans un troquet sur le petit moleskine offert par la propriétaire de l'appart. Nous sommes dans une brasserie traditionnelle où touristes qui déjeunent tardivement côtoient habitués venus boire un café. On ne sait plus très bien s'il est l'heure du déjeuner ou du goûter, voire de l'apéritif, chaque commande correspondant à un type de cette population cosmopolite familière des grandes villes.
Nous entrons ensuite dans la cour du Louvre. La visite du musée n'est pas prévue pour cette première fois à la Capitale, notre séjour est bien trop court. Mais nous tenons à montrer aux enfants la pyramide.
Nine et moi nous amusons à shooter un couple de mariés asiatiques, eux même en pleine séance photos.
Direction la Cour du Palais Royal pour quelques facéties sur les colonnes de Buren.
Nous nous dirigeons ensuite vers la Place Vendôme qui est malheureusement en travaux, sa colonne entravée par des kilomètres de barrières de chantier obligeant les voitures de luxe à un stationnement sauvage à leur risque et péril. Rien de la majesté du lieu ne se laisse voir aujourd'hui.
Le métro nous rapproche de la rue des boulets où Nine dépense ses économies dans une boutique d'outfits et dolls. Le lieu est kaiwai et les vendeuses, très jeunes, ont l'air de s'amuser comme les petites filles qu'elles semblent être encore. Une maison de poupée de la taille d'une boutique, quel bonheur ! Nine est aux anges, elle achète une wig rousse, des yeux vert émeraude, une ravissante petite robe imprimée et des chaussures rouges pour sa pullip.
Pendant ce temps, Lucien et Karine nous attendent dans la rue, affalés sur la devanture. Lucien est affamé, il dévore les biscuits qui restent du pique-nique. Nous le déposons à l'appart après quelques stations de métro et partons toutes les trois améliorer le diner au monop. Vin rouge, biscuits apéritif, fromage et pain poilâne + crème mont*blanc chocolat complèteront le plat de pâtes au pesto+salade. Le saucisson et l'ice*tea seront aussi les bienvenus ! Lucien cette année a décidé de grandir !
Samedi, ciel gris, brouillard. Le réveil est difficile mais les enfants sont motivés.
Le bus nous emmène à Montmartre depuis République. Les escaliers nous rappellent que nous avons grimpé hier les 2 étages de Tour Eiffel...
Beaucoup de monde déjà autour et dans le Sacré Coeur. Et la vue est brouillée par le ciel trop bas mais qu'importe ! Place du Tertre, les enfants font quelques achats dans les boutiques bondées. Nous déambulons dans les ruelles alentour, je shoote du street art.
Nous redescendons avec le funiculaire et arpentons le boulevard jusqu'au Moulin Rouge. Petite déception pour Nine qui ne le voyait pas du tout comme ça. Ceci dit, il fait jour, le rendu n'est forcément pas aussi magique qu'avec l'éclairage nocturne...
Nous entamons à pied la descente à travers les rues pour atteindre le Bouillon Chartier tout en jouant à découvrir des space invaders sur les murs.
L'attente devant la brasserie sera longue, deux cars de belges ayant envahi la brasserie peu avant notre arrivée. Elle se videra d'un coup au bout d'une heure pendant laquelle les spéculations vont bon train pour savoir qui passera des groupes de 2, largement favoris, aux groupes de 6 plus difficiles à caser.
La chaleur et l'ambiance qui règnent dans le lieu nous fait monter le rouge aux joues. Nous avons une faim de loup, les enfants enchaînent entrée et plat de résistance à grands coups de fourchette. Les babas au rhum sont délicieux, la chantilly est la reine des desserts. A la fin du déjeuner, repue, j'écris les quelques cartes postales que j'ai prévu d'envoyer et note ces lignes. Devant moi, la commande et l'addition recouvrent au bic la moitié de la nappe maculée de taches grasses et d'auréoles de café.
la famille Chartier au grand complet
Dehors, la pluie tombe drue. Le métro nous rapproche des quais où nous embarquons sur le "Jeanne Moreau". Une accalmie nous permet, heureusement, de profiter de la balade depuis le pont.
Mais l'averse reprend et à la descente du bateau, nous sommes désorientés. Je propose de boire un thé à la Grande Mosquée. Nous traversons la ville en bus, histoire d'admirer quelsques monuments et jardins. Puis nous avançons vers la Mosquée, laissant derrière nous l'Institut du Monde Arabe, les arènes de Lutèce et le jardin des Plantes.
Petite parenthèse sucrée au milieu de la foule de cette fin d'après-midi pluvieuse, du ballet incessant des serveurs chargés de plateaux de thé à la menthe et des moineaux effrontés grignotant les miettes oubliées des patisseries orientales à petits coups de becs qui résonnent sur les plateaux en cuivre martelé.
Nous sommes vannés. Le métro nous ramène vers l'appartement. Ce soir hamburger cha*ral pour les enfants et Karine, soupe/salade pour moi. Nous n'avons même pas le courage de ressortir boire une bière dans le joli trinquet qui nous nargue au coin de la rue.
Dans l'appartement d'en face, nos voisins reçoivent. Des silhouettes se découpent en contre-jour, déambulant du salon à la cuisine, de la cuisine à la terrasse. Un gros bouquet de fleurs coupées trône sur un plan de travail, cadeau d'un invité peut-être. Le lendemain matin, quand je me lève, l'appartement est noyé dans l'obscurité, sauf le coin cuisine. Un lève-tôt ou bien un oubli après une soirée un peu trop arrosée ?
Ce dimanche est noyé dans la pluie qui n'a sans doute pas cessé de tomber durant la nuit. Gris du ciel, gris du zinc. Que faire durant cette dernière journée parisienne ? Je suggère le musée Rodin, comme prévu, car Nine a très envie de le visiter. Et tant pis si la pluie gache la découverte du jardin qui l'entoure.
De République, parapluies plaqués pour ne pas s'envoler avec le vent, nous prenons le métro jusqu'aux Invalides.
Nous arrivons à l'ouverture du musée, pas de queue, encore peu de monde. La pluie ayant cessé, nous pouvons envisager la visite du jardin. Miracle ! Le soleil illumine soudain le dôme des Invalides au dessus du Penseur.
Une chance inouie que ce soleil qui nous permet de déambuler entre les bronzes et d'admirer les fleurs gorgées de pluie. Nine shoote chaque sculpture sous tous les angles. Nous cherchons quelles personnalités se cachent sous les traits de ces témoins d'un autre temps. Les muscles sont tendus, les regards perdus à l'infini ou tournés vers les abîmes sans fin de ces âmes torturées.
La porte de l'enfer est le point culminant de cette déambulation recueillie.
A l'intérieur d'une demeure dans son jus, nous retrouvons quelques oeuvres de Camille Claudel, quelques toiles de grands maitres : Monet, Renoir, Van Gogh, Munch....
La foule arrive, notre visite est terminée et nous redescendons les escaliers à contre-courant des visiteurs.
Le métro nous dépose dans le marais et nous rallions le roi du falafel. Nous dégustons nos sandwiches dans la rue, amusés par le va et vient des rabatteurs. Valse de tickets, de monnaie, de victuailles.
Nous faisons ensuite une halte au café philosophique où nous profitons de la terrasse chauffée pendant qu'une dernière averse de bruine rafraichit la chaussée.
De rues en rues, nous rejoignons Notre Dame en longeant ses jardins. Le vent souffle sur des gargouilles de moins en moins menaçantes à mesure qu'elles sont érodés par le temps.
Nous cherchons au sol le point zéro, entouré par une horde de touristes très spéciaux qui, chacun leur tour, font les derviches au dessus de la plaque de cuivre patinée. J'arrive enfin à la shooter entre deux rondes !
Entre la lecture de Métronome et sa version télévisée, je peux, grace à Lorent Deutsch, éclairer 1 ou 2 points d'histoire aux enfants...
Nous traversons la Seine, admirons la vieille librairie anglaise puis poursuivons notre route jusqu'au Panthéon.
L'accès est gratuit pour les enfants, mais la fatigue se fait sentir et nous n'entrerons pas. Quelques rues encore, quelques pas puis nous abandonnons la partie place du châtelet.
A l'appartement, nous prenons un thé, puis un 2e. Encore un brin de toilette et de vaisselle puis nous saluons la propriétaire des lieux. En route pour montparnasse. Nous arriverons à Bordeaux à la nuit tombée et Lucien me dira à la sortie du train, sur un parvis désert à cette heure de la soirée un dimanche, qu'il est bien content de retrouver le calme de Bordeaux. Paris c'est très bien, mais un peu trop peuplé !
Je crois qu'ils ont su apprécier ce périple mené au pas de charge, vu l'ampleur du sujet, et qu'ils auront envie de revenir flâner sur les berges du canal saint martin, se poser dans un fauteuil du jardin du Luxembourg, arpenter les salles du Louvre. Il y a tant encore à découvrir dans cette ville magique, cet avant-goût leur aura mis, j'espère, le pied à l'étrier.